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 Appelle-moi Dieu

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Cypheros
Le Vil
Cypheros


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Date d'inscription : 29/08/2014
Localisation : Rouge-Rivière, Mirbeau

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MessageSujet: Appelle-moi Dieu   Appelle-moi Dieu Icon_minitimeSam 6 Sep - 19:27

Cela faisait déjà presque une année que Cypheros se plaignait de cette douleur qu'il ressentait au thorax. Le moindre effort lui lacérait la poitrine. Et aucune de ses concoctions alchimiques ne l’apaisait.

   Ainsi, chaque jour, il restait enfermé dans le manoir de feu ses parents, trop faible pour bouger. Il passa tout son temps assis sur l'ancien fauteuil de son père, à contempler les braises dansant dans l'âtre de la cheminée.
Il demanda à de nombreux médecins de tout le pays de l’examiner. Tous étaient unanimes.
Il était condamné.

   La nouvelle se propagea comme une traînée de poudre dans tout Alboh, puis, plus tard, dans toute la région de Rouge-Rivière. Les habitants n'en furent que plus heureux. Pour eux, la liberté était proche; le règne de terreur de l'auto-proclamé Seigneur de la région touchait enfin à sa fin.

   Gardant toujours espoir d'un possible remède, il alla voir un dernier médecin.
Ce dernier, comme ses confrères, apporta le même diagnostic. Néanmoins, il proposa au Seigneur une potion lui permettant de regagner des forces.
En rien elle ne pouvait retarder sa fin, mais, au moins, il pourrait se mouvoir jusque là.
Il lui fallut une semaine pour retrouver un semblant de force, et un mois pour la recouvrer totalement.

   Ne sachant pas quand la maladie l'emporterait, il voyagea jusque la bibliothèque de Lumen, la ville des sages de la région voisine, Surlocq, pour y étudier.
Il potassa durant 12 jours et 12 nuits, mais aucun ouvrage ne lui divulgua de réponses quant à un éventuel remède.
Il perdit rapidement espoir.
Prêt à tout abandonner, il s'apprêtait à retourner dans son manoir pour mourir.

C'est là, entre deux étagères, qu'il le vit; relié de peau humaine, ceint d'une sangle ornée d'une grande boucle d'argent : le Nécronomicon.

   Il passa le bras entre les meubles et posa la main dessus. La couverture fut étonnamment chaude.
Il le tira vers lui et le posa sur une tablée.

   Alors qu'il s’apprêtait à l'ouvrir, un groupe de sages fit son entrée. Ils s'arrêtèrent devant une étagère à la recherche d'un livre quand l'un d'eux remarqua la présence de Cypheros. Le vieux sage hocha la tête en signe de salutation, et son regard se posa sur le Nécronomicon. Son visage se déforma, son teint devint pâle. Affolé, terrifié, il lâcha quelques mots en Surlocquien tout en désignant le bouquin du doigt. Ses collègues se retournèrent aussitôt et virent ce que le sage leur montrait. A leur tour, ils se défigurèrent, et, prit de panique, le groupe s'enfuit.

Cypheros resta un moment perplexe. Pourquoi tant d'agitation pour ce bouquin ? Certes, il était serti de peau humaine, ce qui ne le rendait pas excessivement attirant, mais en quoi pouvait-il inspirer tant de crainte ?

   L'alchimiste avait néanmoins un mauvais pressentiment. Il agrippa le livre et se dirigea vers la sortie.
Son mauvais pressentiment était justifié, une dizaine de gardes en armure scintillante l'attendait au pied des marches de l'escalier de l'édifice. Les sages étaient derrière eux, toujours aussi apeurés, et scandaient bruyamment leur mécontentement.
Le chef de la garde, fier sous son heaume dénué de masque facial, leur intima le silence. Il se retourna vers Cypheros, l'air grave, mais également mal à l'aise.

« Que fais-tu donc avec ce manuscrit démoniaque entre les mains ? Comment l'as-tu desceller ? Jura-t-il dans son dialecte. »

Ne comprenant rien, Cypheros ne bougea pas, le regard plein d'interrogation.

« Tu ne souhaites donc pas me répondre ? Je vais te faire payer le prix de ton hérésie, grogna le chef, toujours dans la même langue. TUEZ-LE ! »

Les guerriers sous ses ordres dégainèrent en chœur, et s'avancèrent vers leur proie.
Cypheros fourra prestement le livre dans sa besace, et dans un même mouvement, en sorti une craie.
Il s'agenouilla, traça un pentagramme sur le sol. Il tendit les bras, de façon à ce que ses mains soient au-dessus de son œuvre.

Du pentagramme jaillit une faible lueur rougeâtre. Les gardes s'arrêtèrent, tétanisés, la peur pouvait se lire dans leurs yeux. Et ils avaient bien raison.

Une forme commençait à se dessiner devant eux. Une silhouette noire, d'une monstruosité sans nom. Une paire d'yeux rouge se posa sur les visages apeurés des gardes. Une gueule s'ouvrit légèrement pour pousser un grognement sourd.

Le monstre humanoïde leva une jambe pour la poser un peu plus loin. Il fit de même avec l'autre. Comme s'il venait de comprendre comment marcher. Il s'approchait doucement vers les soldats, toujours immobiles.

« Vous osez me menacer de vos bouts de ferraille, commença calmement Cypheros, mais ne saviez-vous pas qu'il faut s'écraser devant son maître ?

- Dé...Démon ! Bredouilla avec peine le chef de la garde, dans la langue de Cypheros.

- Appelle-moi comme tu le souhaites, ça n'a plus d'importance. Mange, Samaël. »

La bête s’exécuta. Elle fondit, gueule béante sur eux. Elle ne fit que quelques bouchées du groupe.

Cypheros s'extasiait des cris de douleur, de l'odeur du sang, de la mort. Tous ses sens se rassasiaient de l'atrocité qui se présentait à lui, aux sages, et à toute l'assemblée qui s'était réunie non loin de là, curieuse.

Un rictus satisfait se dessinait sur son visage au fur et à mesure qu'il entendait les os craquaient.

Même mourant, il était le Maître, le Seigneur, le Dieu.

Et il l'avait démontré.

Oui, un Dieu.
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